Impressions d’ateliers (tome 1)
La création contemporaine sur la côte d’azur
Cet ouvrage est le résultat d’une amitié. Tout a commencé lors d’un repas qui nous a réunis, à Cannes, à la fin 2010 : un imprimeur, Patrick, un photographe, Jean-Michel, et un journaliste, Michel. La conversation s’est orientée sur de l’art contemporain à Nice. Un constat s’est imposé : il y avait beaucoup d’ouvrages sur les « Nouveaux Réalistes » et « l’Ecole de Nice », mais rien sur ce qui s’était passé « après ». C’est ainsi que l’idée nous est venue de réaliser ce livre Mais sous quelle forme ?
Si l’Ecole de Nice s’arrête dans les années 70, comment raconter la suite ? Le danger était de pêcher par modestie en produisant un simple catalogue, ou par prétention en risquant une analyse théorique sans le recul nécessaire pour juger d’une actualité complexe. On s’est dit : et si on partait de l’atelier ? Après tout, c’est là que travaille l’artiste et qu’il élabore son œuvre. À une époque, l’atelier était ouvert aux commanditaires, aux assistants, aux amis aussi. Il était même un « sujet » pour les peintres. Aujourd’hui, il en va différemment. L’atelier accueille un public averti où se croisent amateurs et professionnels de l’art. S’il demeure au cœur de la création, il s’expatrie et se dématérialise par l’intermédiaire des performances ou des installations in situ.
La méthode trouvée, il restait à sélectionner une trentaine d’artistes. Le point de départ s’est imposé de lui-même : le mouvement « Supports-Surfaces » et le « Groupe 70 » étaient incontournables. Nés à la fin des années 60, ils prennent la relève des Nouveaux Réalistes et de Fluxus qui sont au cœur de l’École de Nice. Et ils annoncent la suite : nombre de jeunes artistes, consciemment ou inconsciemment, ont été influencés par eux. Leur remise en question de la pratique artistique ouvre un espace de liberté essentiel pour la suite. Après, il a fallu choisir. Pas facile quand on sait que la Côte d’Azur compte près de 300 artistes ! Nous pensons que notre choix, même s’il reste subjectif, est représentatif de la création contemporaine à Nice.
La liste des artistes retenus a été remaniée souvent, certains bien que pressentis n’ont pas pu en faire partie, et nous le regrettons. Ceci dit, elle n’en reflète pas moins la diversité et l’exceptionnelle vitalité de la création sur la Côte d’Azur. De la Villa Arson, l’École Nationale d’Art de Nice, véritable « pépinière » de jeunes talents, au groupe La Station, qui a installé ses ateliers au cœur des Abattoirs de Nice, où un centre d’art international est en gestation au travers du projet du Sang Neuf, en passant par les Ateliers Spada, mis à la disposition des créateurs par la Ville de Nice, sans oublier les artistes indépendants, c’est une formidable histoire qui, chaque jour, s’enrichit de nouveaux épisodes.
Au terme de ce voyage de plus d’un an, nous livrons ces « impressions d’ateliers », textes et photos mêlés comme autant de reflets à vif de la création en train de se faire. Des repères biographiques permettent de les approfondir en donnant un éclairage historique objectif sur le parcours de chaque artiste.
Nous espérons vous faire partager le plaisir que nous avons pris à réaliser cet ouvrage. La conclusion, en tout cas, s’impose d’elle-même. Nice demeure un centre de création actif et original. Plus que jamais, la lumière azuréenne attire les artistes, comme elle a inspiré leurs illustres prédécesseurs venus s’installer sur la Côte d’Azur, qui s’appellent Matisse, Picasso, Bonnard, Chagall ou Léger.
coordination patrick boussu
texte michel franca
photographies jean-michel sordello
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