Il y a deux ans, nous avons fait paraître « Impressions d’Ateliers – La création contemporaine sur la Côte d’Azur ». Notre ambition est modeste : faire partager l’intérêt que nous portons à l’art contemporain sur la Côte d’Azur. Nous ne sommes pas des professionnels de la pratique artistique : ni critiques, ni historiens de l’art, encore moins théoriciens ou plasticiens, mais de simples amateurs partageant une passion commune : l’art vivant, sous toutes ses formes. Un point commun nous réunit : tous les trois, nous sommes liés à l’édition. Michel Franca est journaliste/écrivain. Jean-Michel Sordello, photographe professionnel, et Patrick Boussu a été imprimeur avant de partir à la retraite, tout en conservant une activité d’animation liée à l’art, puisqu’il a été Secrétaire Général des Amis du MAMAC, le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain. Restait à définir une méthode. Comment choisir les artistes ? Comment, ensuite, aborder leur travail ? Le choix a été guidé par une idée simple : partir des années 1970 et aller jusqu’à nos jours. Mêler des artistes connus et reconnus de la scène contemporaine à de jeunes artistes dont le travail et les références nous semblent porteuses d’avenir. Notre approche a ensuite été guidée par une idée simple : procéder comme si nous faisions un reportage, un exercice dans lequel nous avons une expérience confirmée. Nous avons donc rendu visite à chaque artiste dans son atelier. Le plus souvent, il s’agissait d’un atelier classique, installé au sein d’un groupe d’ateliers, comme les Ateliers Spada, ou « La Station » aux anciens Abattoirs de Nice, ou encore dans des locaux loués par l’artiste, voire carrément dans son habitation, maison ou appartement. En effet, certains artistes travaillent directement chez eux, sans avoir besoin d’un lieu spécifiquement dédié à leur pratique. Ensuite, nous les avons photographiés et interrogés en situation de travail. Le résultat est présenté sur six pages sous la forme d’un texte, assorti de plusieurs photos. Afin d’apporter une information complémentaire, une seconde partie du livre présente une biographie détaillée et illustrée de photos d’œuvres de chaque artiste.
Le livre a rencontré un succès plus qu’encourageant, puisque nous avons touché un large public d’amateurs, ce qui nous a permis de couvrir tous les frais d’édition. Cet accueil nous a incité à récidiver en publiant un second tome. Pourquoi ? Parce que notre liste d’artistes semblait incomplète ou en tout cas, de nature à susciter des réserves, certains artistes méritant d’y être et n’y étant pas. C’est ainsi que nous avons défini une seconde liste d’une trentaine d’artistes. Certains que nous avions pressentis, ont refusé d’être présents. Pour des raisons, prétendument élitistes, ils ne souhaitaient pas figurer aux côtés de certains artistes de notre choix qui, disaient-ils, n’étaient pas « au niveau ». La critique nous a paru excessive et inopportune. En effet, notre intention n’est pas de dire que tel artiste va « rester » ou «  durer », ou représente une « qualité artistique véritable », telle qu’on peut la juger à l’aune d’un regard critique acéré. Bien malin, en effet, qui peut dire aujourd’hui les œuvres qui vont demeurer demain. Il manque à l’évidence le recul nécessaire. Même l’œil le plus exercé ne peut se targuer de pouvoir jouer les prospectivistes. Et puis, notre but n’est pas de classer les artistes, les bons figurant dans le livre, les mauvais en étant exclus. Il s’agit de fournir un panorama, une « impression » de la situation actuelle, de ce fait, forcément subjective, pouvant comporter des incertitudes quant au devenir des artistes que nous avons choisis. Ce que nous pouvons dire, c’est que les gens retenus possèdent des références certaines en termes d’expositions, de catalogues et de récompenses. Après, l’avenir dira si, pour les plus jeunes, ils ont tenu ou pas leurs promesses, et il appartiendra aux théoriciens et historiens de l’art de poser une analyse approfondie de l’art contemporain sur la Côte d’Azur au tournant du XXIe siècle.
Voilà donc, comment est né « Impressions d’Ateliers II ». Nous avons repris la même formule : 6 pages par artiste, un texte et des photos prises dans leur atelier, des éléments biographiques et documentaires en fin de livre. Même présentation : format à l’italienne, charte graphique identique. Mêmes partenaires, aussi. Les éditions South Art ont accepté d’éditer ce tome II comme elles avaient édité le tome I. L’agence de Communication Gazelle de Cannes nous a apporté un concours précieux, tant au niveau de la réalisation technique de l’ouvrage qu’au niveau financier. Nous leur réitérons nos remerciements pour l’aide et les encouragements qu’ils nous ont prodigués.
Le plaisir que nous avons eu à faire ce tome II, est inentamé. La richesse des rencontres, la qualité des contacts nous a permis de travailler efficacement et dans le plaisir. Le constat fait lors de la rédaction du premier tome, s’est trouvé confirmé. La Côte d’Azur est un haut-lieu de l’art contemporain, tant au niveau de la formation, avec ses deux écoles niçoises : la Villa Thiole, l’Ecole Municipale des Arts Plastiques, et la Villa Arson, Ecole Nationale Supérieure d’Art, dont la renommée est internationale, qu’au niveau des ateliers d’artistes dépendants de l’institution publique ou subventionnés par elle : Ateliers Spada, La Station dans les locaux des anciens Abattoirs de Nice. Expérience, jeunesse, énergie, variété des moyens d’expression, allant des classiques peinture et sculpture, à des techniques inédites mêlant les supports les plus innovants : photos, vidéos, installations, performances, son, informatique etc., tout est là pour faire vivre et exporter un art azuréen au mieux de sa forme, dont la qualité est largement reconnu au niveau national et international.
Voilà, pour le reste, nous vous convions à apprécier ce second volume comme vous avez apprécié le premier. Nous vous en remercions par avance et nous vous convions à partager le plaisir que nous avons eu à le faire, sans restriction et sans exclusive.

Patrick Boussu,
Michel Franca et
Jean-Michel Sordello